« Lâcher l’exigence du Faire

pour la Vérité de l’ÊTRE

& laisser émerger un agir en Justesse »

Ces mots m’ont été soufflé par les arbres il y a quelques temps déjà.

Quand je me sens perdue, quand j’ai perdu le fil de ce qui est essentiel, je me les remémore.

Et je vois combien il peut m’être difficile d’arrêter la planification du mental qui se saisit du moindre souffle, du moindre soupçon d’idées pour élaborer, imaginer, envisager, projeter… me sortant de l’instant présent, m’exhortant à faire au-delà de toute écoute de ce qui EST. C’est comme s’il me menait par le bout du nez ! Et l’on peut même s’amuser de cette image, ma tête en avant qui tracte l’ensemble de mon corps dans une course éperdue…

Accueillir ces pensées, bribes de projets qui me traversent, s’ils me taraudent vraiment les déposer par écrit… et laisser poser. Revenir à moi, mon souffle et là où mon corps me guide, car c’est lui que je choisis de suivre…

Alors des fois je reste tranquille juste dans un état de présence, sans rien faire ! Les premières fois où mon corps m’a invité dans ce non mouvement, j’ai été décontenancée, comme prise d’un vertige de ne rien faire… Culpabilité à la clé. C’était inconfortable, pourtant la fatigue était là et m’invitait au repos sans pour autant dormir ou lire ou méditer ou… Non juste être là, présente, goûtant à l’épaisseur du temps. Rien à produire, rien à optimiser, laisser le temps s’écouler… juste être vivante, juste être.

D’autres fois, mon corps m’entraine spontanément dans quelques tâches ménagères, culinaires ou à prendre soin de mes plantes… et je découvre une autre façon de vivre ses activités a priori banales du quotidien. Et cette fameuse intendance qui longtemps m’a pesée, vécue comme une todolist interminable, devient source de satisfaction dans cette simplicité de la vie du quotidien. Plénitude, joie tranquille s’invitent alors sans effort.

Enfin, j’ai vu aussi l’émergence d’un projet qui me tenait à cœur prendre vie l’air de rien, comme une évidence d’actions qui s’enchainent dans la fluidité, sans obligation, sans planification, les choses se posent pas après pas sans effort, ni vécu de contraintes même sur des tâches qui habituellement me rebutent … juste portée par l’envie, le flux de la vie, juste magique !

Être dans ce mode de l’agir en justesse est pour moi une vraie bénédiction quand j’y parviens, car bien sûr il y a des allers-retours ! Et il est plus aisé de s’y essayer dans des périodes de moindres contraintes…

Alors si cet été était l’occasion de l’expérimenter ?

Nathalie BERTHET